Comprendre

Pier Giorgio Frassati

Pier Giorgio Frassati naît en Italie, à Turin, le 6 avril 1901, dans une famille aisée. Il est l’aîné de deux enfants. Son père, athée, est le directeur d’un grand journal. Très tôt, les parents jugent que seule Luciana, sœur de Pier Giorgio, est dotée de toute l’intelligence requise pour reprendre un jour la direction du journal. Pour eux, leur fils est un bon à rien.

 

Les qualités intérieures de Pier Giorgio passent inaperçues aux yeux de toute sa famille. A posteriori, sa sœur se souviendra avec émotion combien il a manifesté, pourtant, dès la petite enfance, une générosité intrépide. Comme ce jour où, pour sauver une fillette tombée dans un trou d’eau gelée, alors qu’ils font du patin à glace, Pier Giorgio y chute aussi pour la repêcher. Ce bain glacé aurait pu lui coûter la vie. Il a sauvé celle d’une enfant.

 

Le garçon est aussi étonnamment concerné par la souffrance d’autrui. Un jour, encore tout petit, il est seul à la maison lorsqu’une pauvre dame vient mendier. Que faire ? Pier Giorgio ôte ses chaussures et ses bas, les tend à la mendiante : « Pour vos enfants », lui dit-il.

 

Au cours de ses études, Pier Giorgio éprouve de nombreuses difficultés, mais il redouble d’efforts pour prouver à ses parents qu’il peut arriver à quelque chose.Pier Ainsi, il entre en 1918 à l’École polytechnique de Turin afin de devenir ingénieur des Mines. Il choisit d’intégrer cette école et ce type d’études pour pouvoir côtoyer des ouvriers.

 

C’est également une véritable victoire pour Pier Giorgio lorsqu’il obtient, à 17 ans, la possibilité de communier chaque jour. Jusque là, sa mère y a opposé son veto, méfiante face à de ce qu’elle prend pour de la bigoterie. Il peut donc vivre sa foi au grand jour.

Pier Giorgio s’investit alors dans les mouvements catholiques : les équipes Saint-Vincent-de-Paul puis la FUCI (Fédération des Universitaires de l’Action Catholique Italienne).

 

Avec quelques amis, il fonde aussi la société des « Types Louches », dont le mot d’ordre est la convivialité. Fous rires et canulars téléphoniques émaillent les relations de cette joyeuse bande d’amis, bien décidée en outre à venir en aide aux personnes démunies du Turin ouvrier. Le jeune homme s’y déplace muni d’un carnet dans lequel il consigne le nom de ses « conquêtes » : des personnes dans le besoin, rencontrées ici ou là. Avec mention de ce en quoi il peut leur venir en aide.

Il se démène alors pour obtenir pour ces pauvres un lit d’hôpital, une place à l’école ou un logement… Le moindre de ses revenus personnels sert illico ses œuvres, jusqu’au prix des transports en commun qu’il économise pour récolter quelques sous. Il conserve également livres et vieux journaux, fait de multiples quêtes, et parvient ainsi à sortir de nombreuses familles et personnes seules de leur embarras financiers. Il devient au passage le compagnon de jeux des enfants, le confident des parents, offrant sa présence sympathique et ses paroles réconfortantes.

Les étudiants qui l’entourent respectent cet être entier pour « sa foi ardente, simple, entière, inébranlable », comme l’explique un ami. « Il mettait toujours le Seigneur entre lui et nous », dira une jeune fille pauvre qu’il aima en secret et à laquelle il renonça, car ses parents voulaient qu’il épouse une riche héritière.

 

Pier Giorgio s’oppose à la montée du fascisme en Italie. Il est aussi un grand sportif : il fait du vélo, du cheval et est fasciné par l’alpinisme, magnifique occasion de relever des défis, d’aller « vers le haut ». Cette passion pour la montagne ne le quittera jamais.

 

Soudainement, Pier Giorgio contracte, auprès d’une famille pauvre, une poliomyélite foudroyante qui l’emportera en six jours. Tandis qu’il souffre terriblement, il pense encore à la promesse faite à une personne dans le besoin. Péniblement, il écrit un mot pour que l’argent nécessaire lui parvienne.

 

Il décède le 4 juillet 1925, à 24 ans, peu avant l’obtention de son doctorat d’ingénieur.

 

Le jour de son enterrement, une foule innombrable de pauvres, d’inconnus en larmes, ceux pour lesquels il s’était tant démené, vient lui rendre hommage. Sa famille et ses amis découvrent alors avec étonnement à quel point et se dévouait pour les démunis.

 

Il a été béatifié le 20 mai 1990 par Jean-Paul II qui l’a décrit comme « l’homme des huit béatitudes ». Il est le saint patron des montagnards et des sportifs, et est souvent présenté comme un modèle lors des Journées mondiales de la Jeunesse.

 

Quelques citations

Le vrai bien doit être accompli sans qu’on le sache, quotidiennement, confidentiellement.

Lorsqu’on possède la paix du coeur, on a tout le reste.

Si chaque jour, tu possèdes la paix, tu es vraiment riche.

Les bases de granit de l’amitié sont la foi, la paix de l’âme et la grâce de Dieu.

Par toi-même, tu ne feras rien, mais si tu prends Dieu pour centre de toutes tes actions, alors tu arriveras au but…

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